Le vin de palme
En vous promenant dans la campagne cambodgienne, vous pourrez voir que sur certains palmiers, il y a une fine échelle en bambou accrochée dessus, ça signifie que l'arbre est exploité par le paysan ou sa famille.
La récolte et la fermentation
Tous les jours, à l'aide de cette fine échelle en bambou, les paysans montent en
haut des arbres qu'ils exploitent afin d'accrocher des bampong (nom khmer) vide qui sont des longs récipients en bambou. Dès que ceux-ci sont placés à la cime de l'arbre, les paysans incisent les
bourgeons afin que la sève coule dans les bampong, et avant de redescendre, il récupère les bampong remplis de sève.
Les exploitants grimpent deux fois par jour, tôt le matin et en fin de journée.
Dès que les bampong remplis de sève sont récupérer, on remarque que le jus est de couleur blanchâtre, il fermente rapidement puisque dès la sortie de l'arbre, il atteint déjà 1 ou 2° d'alcool.
Pour fabriquer le vin de palme, on doit le laisser fermenter une journée. A savoir qu'au bout de 2h de fermentation, le vin atteint déjà 4 à 5° d'alcool et il perd peu à peu sa couleur blanche
pour devenir plus foncé. Si vous souhaitez fabriquer du vinaigre de palme, il faut le laisser fermenter plus longtemps en moyenne 4 jours car plus le vin fermente, plus il devient aigre
et acide.
La consommation
La durée de conservation du vin de palme est très limitée puisqu'il fermente rapidement. Par conséquent, les cambodgiens le consomment immédiatement après la production. En général, ils se
réunissent entre garçons pour jouer aux cartes, pour boire et pour manger. La boisson s'accompagne très bien avec des brochettes de rats ou de viandes.
Les risques
Cette activité est très répandue chez les paysans car ça leurs permet de compléter leurs revenus mais elle n'est pas sans risque puisqu'ils grimpent à plus de 25 mètres de haut sans
protection plusieurs fois par jour.
De plus, l'échelle en bambou peut se rompre à tout moment à cause des variations de températures, de la chaleur et de l'humidité.
Donc inévitablement, les accidents sont très nombreux et malheureusement la conséquence peut-être terrible pour le paysan ou sa famille puisque dans les campagnes les hôpitaux sont peu nombreux et souvent si la famille n'a pas d'argent pour payer les soins, on leur refuse l'accès à l'hôpital.